"Le petit garçon était enfermé depuis plusieurs années dans une pièce qui ne comportait qu'un matelas imbibé d'urine avec un sommier, sans jouets ni meubles", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Millau, Patrick Desjardins, confirmant une information de La Dépêche du Midi.
"Cette chambre ne pouvait être éclairée et verrouillée que de l'extérieur. Les volets étaient constamment fermés. Ce petit garçon vivait dans des conditions pires que dans une cellule de prison, et ce depuis plusieurs années", a-t-il ajouté.
"Le dénuement total de ce petit garçon a atteint un point extrêmement rare et grave", a-t-il estimé.
Le couple a reconnu les faits et a expliqué aux enquêteurs qu'il avait enfermé leur fils car il était "difficile". Le père a admis avoir frappé le petit garçon tandis que la mère se contentait d'assister aux coups.
Les services sociaux avaient commencé à s'intéresser à ce couple, vivant dans un pavillon dans le centre-ville, lors de la naissance de leur deuxième petit garçon en octobre 2007. Un signalement avait été effectué auprès de la juge pour enfants de Rodez.
Des investigations et le refus des parents de se rendre aux convocations ont conduit les policiers à intervenir au domicile du couple au centre de Millau. Ceux-ci ont découvert un "enfant très affaibli physiquement, manifestement intelligent mais sans aucune éducation", selon le procureur de la République.
Le petit garçon, déclaré à la naissance, n'avait jamais été scolarisé. L'enquête pour maltraitance évidentes liées à des négligences et déficiences éducatives se poursuit pour déterminer d'éventuelles violences physiques pour lesquelles "de fortes suspicions existent".
Les deux enfants ont été placés en famille d'accueil. L'aîné fait l'objet d'examens médicaux complémentaires. Le petit frère ne semble pas avoir été maltraité, selon les premiers éléments de l'enquête.
Le couple, un maçon et une mère au foyer, devrait être mis en examen jeudi dans l'après-midi pour "privations de soins par ascendant", "abandon moral ou matériel d'un mineur" et "non respect d'obligation scolaire".
Le père devrait également être poursuivi pour"violences habituelles sur mineur de moins de 15 ans" et la mère pour non-empêchement de ce délit.